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Choisissez un tour, mais pas n’importe lequel
d’Ariel Frailich
Fortement lié au choix d’un style de présentation (voir l’article Magicien, mentaliste ou…?), il y a la question de quels tours choisir. J’ai déjà éliminé les tours qui ne s’accordent pas avec la logique de mon style, mais il me reste beaucoup plus de tours que je n’en ai besoin. [i still have more tricks than i know what to do with = i still have more tricks than I need]
Je commencerai par éliminer les tours que je ne devrais pas présenter. Cela comprend les tours qu’on vend mais que je n’ai pas achetés, ainsi que les tours qui sont associés à d’autres magiciens, les tours pour lequels ils sont connus (même si le tour ne lui appartient pas — je veux éviter la confusion dans l’esprit du spectateur). Ça comprend également les tours qui ne me plaisent pas particulièrement, que je fais parce que, à un certain niveau, je trouve que je devrais les faire, parce qu’ils n’auront pas de succès par manque d’enthousiasme de ma part, et finalement, les tours que je n’ai pas maîtrisés.
L’étape suivante consiste à éliminer les tours qui mettent à l’épreuve le spectateur. Ceci est particulièrement important en cartomagie, où les tours avec plusieurs climax [?] qui n’ont pas de fil conducteur, qui n’ont rien en commun [unrelated climaxes] mais qui s’enchaînent rapidement, peuvent accabler le spectateur. Les tours où les spectateurs doivent beaucoup compter, calculer, mémoriser, etc., sont aussi déconseillés pour les mêmes raisons.
Ma solution consiste à ne présenter que des tours qui ont un seul effet simple, ou une succession d’effets qui ont de la suite. Par exemple, les tours qui deviennent plus fort par répétition (comme la carte ambitieuse, le jeu des gobelets, etc.), sont bons. Les tours où un certain effet cause un effet semblable ou opposé ailleurs (comme, par example, les foulards du vingtième siècle, certaines transpositions, etc.), ainsi que foule d’autres tours, sont bons aussi.
Paradoxalement, les tours compliqués, avec une succession d’effets non liés, peuvent être les tours les plus forts et les plus mémorables d’une représentation. Par example, il y a un tour dans lequel les quatre rois sont mis entre deux valets et disparaissent. Ensuite, les quatre dames apparaissent entre les valets. Finalement, les rois sont retrouvés à l’intérieur de l’étui [des cartes?]. Est-il possible de trouver une logique, un fil conducteur pour une telle suite d’effets?
Une présentation logique peut rendre une séquence illogique facile à suivre, et, souvent, rend le tour plus intéressant et divertissant. Dans le tour décrit ci-dessus, il s’agit de deux cannibales qui ont été envoyés pour capturer quatre missionnaires, mais les mangent pendant le trajet du retour au village. En entendant ce qui s’est passé, le chef du village est très mécontent et demande au sorcier de ramener les missionnaires (qui devaient servir à nourrir le village entier). Hélas, le sorcier avait un peu trop bu, et au lieu de ramener les missionnaires, il a ramené les bonne soeurs [=nuns] — le plat du jour de la semaine précédente [=last week’s dinner]. (La réapparition des rois termine l’histoire de façon logique et avec un gag. Il s’agit d’une idée de Michael Powers, décrite dans le tour ‘A Case of Indigestion’ dans son livre, Top Secret Stuff. Michael m’a généreusement donné la permission d’employer le gag dans le tour ‘The Cannibals and the Witch Doctor’ dans mon livre, Card Stories.)
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